La
SMPDD a eu le plaisir d'accueillir, ce mercredi 11 mars, un représentant de l'Office
des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Les discussions ont
porté sur le projet « Extrémisme violent dans les espaces
carcéraux : renforcer la résilience des pays côtiers », financé par le Royaume de Norvège. Ce
programme qui couvre le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Sénégal et le
Togo vise à « renforcer la connaissance et la compréhension de
l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest, et tout particulièrement dans les
espaces pénitentiaires ; partager les expériences et renforcer la
coopération régionale ; améliorer les capacités nationales en matière de
lutte contre l'extrémisme violent dans les prisons à travers des actions de
renforcement de capacités ».
Cette rencontre a permis à la SMPDD d'effectuer un
état des lieux de la situation carcérale au Togo et d'exposer ses activités.
Par ailleurs, et bien que la situation actuelle ne rende pas compte de cas de
radicalisation, il est indéniable que les prisons remplissent un rôle
d'incubateur important. Dès lors, il semble primordial d'intervenir dans les
lieux de détention afin de prévenir et d'endiguer l'endoctrinement des détenus.
Pour se faire, des modules d'information à destination des détenus ainsi que
des formations à destination des autorités pénitentiaires sont préconisés afin
de faire face à de potentiels cas de radicalisation.
Les principaux partenaires de l'ONUDC pour ce
programme sont les Etats. Toutefois, face à la place qu'occupent les organisations
de la société civile, la SMPDD a alerté Monsieur Tisseron quant à l'importance
d'intégrer ces derniers à ce programme. A titre d'exemple, la SMPDD constitue
un véritable point d'ancrage dans les prisons et permettrait à ce type
d'organisme international d'intervenir de manière pérenne dans les lieux de
privation de liberté. En contact permanent avec les détenus, les partenaires
civils semblent plus à même de rendre compte de la situation pénitentiaire et
d'offrir une vision davantage réaliste des problématiques – à l'image de la
radicalisation - auxquelles les détenus font face.
Ce type de rencontre et l'échange de connaissances
qu'elle a engendrée, représentent une réelle opportunité pour la SMPDD. En
définitive, la question de la radicalisation dans les prisons ne fait pas
partie des priorités de l'association. Toutefois, cet entretien a fait prendre
conscience de la nécessité de ne pas négliger cette problématique.